• Auteur/autrice de la publication :
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Vous êtes intéressé(e)s pour apprendre l’art du vitrail, mais vous ne savez pas quelles sont les différentes techniques pour concevoir un vitrail ? Dans cet article, Idéoverre vous explique les 3 différentes techniques pour fabriquer un vitrail : plomb, Tiffany et fusing.

Définition de : vitrail

Le vitrail est un tableau composé de morceaux de verre plats, imbriqués les uns les autres de manière à créer une forme figurative ou bien abstraite. Ces morceaux de verre sont bien souvent colorés et translucides. Leur but est d’illuminer le vitrail avec une lumière naturelle (ou artificielle) et réaliser des jeux de lumières colorées.

Le vitrail peut être encastré, accroché sur un mur ou posé sur une table.

Le vitrail est apparu durant le Moyen Âge, c’était un art sacré réservé aux bâtisseurs de cathédrales. Ainsi, cet art ne date pas d’aujourd’hui et maintenant la définition du vitrail laisse place à une grande variété d’œuvres d’art différentes les unes des autres. Que ce soit en fonction des couleurs, formes et motifs choisis, ou bien par la technique utilisée. En effet, il y a différentes techniques pour réaliser un vitrail : le vitrail au plomb, Tiffany ou le fusing (verre fondu).

Les 3 techniques : Plomb, Tiffany, fusing

La première étape de l’élaboration d’un vitrail est similaire pour ces 3 différentes techniques.

Un début similaire

Tout d’abord, la conception d’un vitrail doit être réfléchie à l’avance :

  • le design que j’aimerais concevoir
  • les couleurs utilisées
  • le dessein du vitrail : encastré, accroché, posé…

Car pour ces 3 techniques, les pièces de verres doivent s’ajuster entre elles tel un puzzle. Pour cela, un dessin-maquette est d’abord réalisé en grandeur réelle. La maquette permet de se faire une idée du futur vitrail (taille et coloris), permettant de corriger l’idée de départ éventuellement. Cette maquette est ensuite dupliquée en matière souple, papier cartonné par exemple, afin de réaliser autant de gabarits que de pièces à découper.

Particularité pour les techniques Plomb et Tiffany
Dans le cas des vitraux avec nervure plombée et Tiffany, la découpe des gabarits présente une spécificité. En effet, il faut prévoir l’espace entre les morceaux de verres pour insérer soit les nervures de plomb (Plomb), les rubans de cuivre (méthode Tiffany).

Dans le process de fusing, les gabarits n’ont aucun espace entre eux, car la tenue des pièces ensemble se fait par la fusion des bords de pièces.

Une fois les gabarits découpés, on les positionne un par un sur la plaque de verre afin de les contourner au marqueur fin. La découpe du morceau de verre se fait à l’aide d’un coupe-verre de vitrier, en incisant le verre selon le contour des gabarits. Pour que les contours des morceaux de verre s’ajustent bien, il faut les meuler (polissage d’une pièce).

Coupe du verre
La coupe du verre
Le meulage
Le meulage

Une fois que les pièces de verre sont bien coupées, les procédés diffèrent nettement, selon la technique de vitrail utilisée (plomb, Tiffany, fusing).

Les différences entre les 3 techniques de vitrail

Vitrail au plomb (technique traditionnelle)

Vitrail au plomb
Vitrail au plomb

Cette technique, la plus traditionnelle, date du Moyen Âge.

Après avoir meulé toutes les pièces de verres, il reste 4 étapes :

  1. Insérer les pièces dans les baguettes de plomb en forme de H (ou en U pour les bords extérieurs). Il faut toujours en respecter le dessin-maquette, lui-même positionné sur une planche en bois. Des clous sont fixés sur la planche en bois et maintiennent les verres dans les baguettes.
  1. Les croisements de chaque baguette de plomb sont soudés à l’étain.
  1. Pour rendre le vitrail étanche et solide, il faut le « mastiquer », c’est-à-dire insérer entre les morceaux de verre et les plombs du mastic liquide. Le mastic est un produit fabriqué à base d’huile de lin de siccatif et de blanc de Meudon.
  1. Après le masticage, on peut nettoyer le vitrail en utilisant de la sciure et une brosse à chiendent.

Pour en savoir plus, voici une vidéo qui vous permet de comprendre davantage les différentes étapes de fabrication d’un vitrail (avec la technique au Plomb) : 

La technique du vitrail Tiffany

Vitrail Tiffany
Vitrail Tiffany

La technique du Tiffany, est légèrement différente de la technique du vitrail au plomb. Elle a été créée par un Américain nommé Louis Comfort Tiffany dans les années 1870. C’est la technique la plus utilisée de nos jours.

Après avoir meulé chaque pièce, il y a 4 grandes étapes :

  1. La technique du sertissage, cela consiste à entourer les pièces de verre d’un ruban de cuivre adhésif et d’en rabattre les bords sur les verres.
  1. Comme pour la technique du Plomb, les pièces sont maintenues entre elles par des clous, sur le dessin-maquette lui-même positionné sur une planche en bois.
  1. Pour braser (souder) les morceaux de verre avec du fil d’étain, il vous faut un fer à souder. Cet instrument va chauffer et faire fondre l’étain sur les rubans de cuivre et va se répandre dans tous les petits interstices résiduels. Cela permet la tenue des pièces de verre entre elles. Après le refroidissement des soudures à l’étain, il faut retourner l’ensemble délicatement afin de souder les jointures de l’autre face.
  1. L’étain restera argenté mais il est possible de le patiner (c’est-à-dire vieillir artificiellement le matériau) en noir ou cuivre.

La technique Tiffany permet d’assembler des petits morceaux de verre et même de créer des sculptures de verre.

Afin d’y voir plus clair sur cette technique, cette vidéo détaille bien toutes les étapes !

Vitrail en Fusing ou verre fondu

Vitrail ballon cosmique
Technique de fusing
La fusion ou fusing, selon la terminologie anglo-saxonne
À l’origine, le fusing serait apparu il y a 3 500 ans en Égypte antique : les artisans produisait alors des bijoux, perles, bouteilles, bols et vases. Mais au début du christianisme, le fusing fut délaissé et remplacé par la technique du verre soufflé. Ce n’est qu’à partir du 20e siècle, que le verre fondu est redevenu tendance dans le monde entier.

Avec cette technique, les morceaux de verre ne sont pas reliés par un autre matériau, mais sont positionnés côte à côte et/ou superposés. Après le meulage des pièces, celles-ci sont positionnées à froid sur une grande plaque de verre transparente, dans le but de réaliser un dessin. En effet, dans la chaleur du four, aux alentours de 800 °C, les pièces de verres vont fusionner.

Attention, le verre fondu est capricieux, il faut prendre beaucoup de précautions !

  • Les verres doivent être impérativement compatibles, c’est-à-dire qu’ils doivent avoir le même coefficient de dilatation, sinon le vitrail se fissurera. Ainsi, un verre de type Float est compatible avec un autre verre Float, mais pas avec un verre Bullseye.
  • La température du four en fonction du temps est importante, elle fonctionne par paliers. Celle-ci doit respecter une courbe de cuisson minutieuse en fonction : de la nature du verre, de la surface de la pièce à réaliser, mais surtout de son épaisseur. Si la température augmente trop vite ou trop haut, le verre est susceptible de se fissurer.
  • Afin d’éviter que le verre ne colle à son support, il ne faut pas oublier d’utiliser un séparateur sous la pièce à réaliser. Le séparateur peut être la sole du four ou un moule de thermoformage. Il existe plusieurs types de séparateurs, selon ce que l’on veut faire : liquide, poudre, papier, feutre.

Idéoverre vous dévoile sa façon de créer ses vitraux en fusing, toutes les étapes y sont indiquées :

Le thermoformage
Le thermoformage
Le thermoformage

Une des techniques complémentaires du fusing est le thermoformage. Cela consiste à transformer un vitrail (plat) en une forme particulière.

Après avoir fait cuire et refroidir une première fois le vitrail, vous pouvez le remettre dans le four sur un moule à la forme que vous désirez. La courbe de cuisson sera différente de celle pratiquée pour la fusion. En effet, le thermoformage ne nécessite pas des températures aussi élevées que la fusion. Le four chauffera donc aux alentours de 700°C, impliquant une courbe de cuisson moins longue.

Le thermoformage peut se réaliser sur n’importe quelle matière supportant de hautes températures (entre 900 et 1000°C), de façon à ce que ce matériau résiste à la déformation. Dans l’atelier Idéoverre, nous utilisons de la fibre céramique en plaque ou feutrine, des moules en inox, mais aussi depuis peu des moules en terre cuite, que nous fabriquons nous-mêmes !

Après cette seconde cuisson, les réalisations vont prendre du volume !

Maintenant, vous connaissez les différentes techniques du vitrail sur le bout des doigts !

Idéoverre réalise des vitraux en fusing et organise des stages de vitraux Fusing/Tiffany !

Laisser un commentaire